L’éternel délestage

La société EDA se démène encore pour, au moins, essayer de rétablir l’énergie électrique normalement. Ca fait déjà une baille que la situation reste chaotique : le délestage continue encore de plus belle malgré les promesses faites suite aux efforts du nouveau directeur et de ses techniciens. La population, quant à elle, reste pessimiste et ne voit pas de bon œil une résolution probablement imminente des problèmes qui rongent la société.

Pour ceux qui sont plus avertis au sujet de l’énergie solaire, l’ensoleillement permanent dû à la situation géographique de notre pays est une solution non seulement idéale mais plutôt économique. Il est vrai que l’installation des panneaux solaires est un investissement dont l’accès n’est pas à la portée de tout le monde. Ainsi, la couche nantie et quelques-uns de la classe moyenne restent les principaux bénéficiaires de cette énergie reconnue renouvelable et non polluante.

Par contre, la masse populaire reste indubitablement la principale victime. Dépourvue des moyens financiers répondant avec aisance à ses besoins, elle ne bénéficie de ce service que quelques heures par jour. Pour les usagers éloignés des grandes villes, encore pire, le service n’est disponible que passagèrement d’une manière aléatoire.

Plus inquiétante encore est la situation financière de la masse salariale de la société qui accuse des mois d’arriérés impayés. Et l’espoir de voir leur situation s’améliorer devient de plus en plus mince. En effet, le délestage entraine une chute significative de la production, conséquence directe d’une baisse des chiffres d’affaires et l’insuffisance de la couverture des dépenses. Ainsi, EDA n’arrive pas non seulement à s’acquitter de ses obligations envers ses employés mais aussi à honorer ses engagements envers les tiers.

Parmi les causes à ces maux, la direction se plaint entre autres de la tarification basse du Kilowatt du courant, la vétusté des machines gourmandes en carburant donc moins productives et le paiement irrégulier de factures des usagers souvent récalcitrants. Mais le comble des difficultés est le cout élevé du prix de gasoil principale matière première de la production de l’énergie.

Un profond marasme économique gagne du terrain à cause du délestage. Les usagers les plus vulnérables se comptent par milliers et de différentes catégories : soudeurs, tailleurs, commerçants de produits surgelés, boulangers, pompistes et bien d’autres jusqu’au consommateur pour usage domestique.

La solution palliative par l’utilisation du groupe électrogène a plus d’inconvénients que d’avantages. En effet, relayer les heures de coupure de l’énergie électrique s’est avéré plus onéreux que l’achat du kilowatt chez EDA. Principale raison, une production souvent limitée à faible capacité à cout exorbitant à cause de la cherté du carburant, une nuisance sonore qui entraine de troubles de sommeil et à long terme un manque de vigilance et de concentration. Plus dangereuse, l’absorption des particules fines dégagées par la fumée, dispersées dans l’air et, aspirées, elles se déposent facilement dans l’organisme. Hélas, c’est la naissance des maladies cardiovasculaires.